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PHYTOS Focus sur les huiles essentielles

Les huiles essentielles de girofle et d'eucalyptus (photo) ont montré les meilleures efficacités en labo sur tavelure du pommier.C. WATIER

Le point sur les perspectives et limites des huiles essentielles en protection des plantes.

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Des huiles essentielles (HE) pour protéger les cultures ? L'idée n'est pas nouvelle et certaines, comme celle d'orange douce (Prev-am de Vivagro), sont déjà commercialisées en France. Mais les zones d'ombre restent nombreuses quant aux applications. Des projets sont en cours, comme GreenProtect et un projet Casdar 2013-2015 sur les HE. « Elles sont utilisées depuis longtemps avec des usages variés : médicament pour la santé humaine et animale, parfumerie, aromatisants alimentaires... Et depuis plus d'un quart de siècle, on a découvert qu'elles pouvaient être aussi utilisables en protection des plantes », relate Catherine Regnault-Roger, professeur à l'université de Pau et des Pays de l'Adour, et auteur d'ouvrages sur le sujet.

Des essais en labo sur la tavelure

Des effets fongicides, insecticides et herbicides sont prouvés.A l'Isa de Lille, Jérôme Muchembled travaille sur l'efficacité de sept HE sur deux souches du champignon de la tavelure du pommier, Venturia inaequalis, dans le cadre du projet Casdar HE. Bilan : elles présentent toutes une activité biofongicide sur les deux souches. Les plus efficaces sont le girofle et l'eucalyptus et la moins efficace celle de tea tree. Avec des différences de réponses selon les souches, et « selon les champignons », ajoute le chercheur qui mène des expérimentations sur d'autres champignons pathogènes. Cela étant, elles restent moins efficaces qu'un fongicide de référence. « La formulation joue aussi un rôle prépondérant pour que cela fonctionne, il faudra la développer, comme pour une molécule classique », précise Jérôme Muchembled. Sans oublier l'homologation, processus long et coûteux. « Aux Etats-Unis, il existe une réglementation allégée pour la commercialisation des huiles essentielles et d'ailleurs une société, EcoSMART Technologies, a profité de cette situation pour créer une gamme de produits. Elle commercialise aujourd'hui des produits qui sont constitués de plusieurs HE : par exemple leur spécialité Garden Insect Killer contient romarin, menthe, thym et clou de girofle », illustre Catherine Regnault-Roger. Quant aux cultures ciblées, Catherine Regnault-Roger et Jérôme Muchembled sont unanimes : les HE s'adressent plutôt à des marchés à forte valeur ajoutée, leur coût n'étant pas négligeable.

M. C.

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